Orient&Orient

Un jour, je lirai Edward Saïd.

Category: Koreanisation.

#47

HIPHOP

Thomas : “Mais han, il vient de dire ‘NIGGA’, c’est raciste, c’est mal !!”

Moi : “‘Nigga’ ? Ah… Non, il vient de dire ‘니가’ (niga). Ca veut dire ‘tu’ en coréen. Enfin, plus ou moins. Ca veut dire ‘あなたが’, pour être précise.”

Thomas : “C’est du coréen ?”

Instant de silence. BTS en musique de fond. “니가 뭔데——?

Thomas : “Ah oui… effectivement…”

#46

LID

Il y a des moments où j’ai envie d’avoir une single eyelid. Et d’être un homme. Ce serait parfait.

Who said I need a double eyelid to be on cover of Vogue? (G-Dragon – BigBang)

HEY BABE (T.O.P – BigBang)

Bien le bonjour… ❤ (Kim Soo Hyun – Actor)

Non, ce n’est pas une obsession… (Lee Jong Seok – Actor)

Mh? Tss... <3

Mh? Tss… ❤

Even as a psychopath, Joonie’s hot! (Lee Joon – MBLAQ)

Melting moment. (Onew – SHINee)

Single Eyelid + Amazing Fashion Sense = KEY (SHINee)

My name is Jin. Just Jin. (Jin – BTS)

Et comment ma folie des single eyelids a commencé ? Lorsque je me suis rendu compte qu’il n’y a rien de plus mignon qu’une personne ayant une single eyelid en train de sourire. Pourquoi ? La réponse est simple :

ONEW YA

귀여미 (V – BTS)

Coz you’re the king (V – BTS)

Je vous vois. Je ne vous vois plus. Je vous vois…  (J-Hope – BTS)

Mastering the disappearing eyes (Jimin – BTS)

My eyes are here. Just here. LOOK PROPERLY! (Suga – BTS)

NYAH (Rap Monster – BTS)

(Instant BTS. J’espère que BigHit n’aura pas l’idée de leur demander de se faire faire les yeux. Ils forment un groupe très homogène de single eyelids en puissance, y a pas intérêt à ce que ça change !)

Maintenant, je pense que tout le monde se dit que j’ai des goûts plus qu’étranges, mais il n’y a rien de plus mignon qu’un grand sourire avec des yeux qui se transforment en une simple ligne. くぅぅぅぅぅぅっ

EXACTEMENT !

#45

MUSES

Ma page Facebook est pleine d’informations assez peu importantes pour le cours de ma vie, mais qui retiennent tout de même mon attention. Aujourd’hui, je suis tombée sur un article parlant de problèmes de traitement au sein d’un groupe de Kpop, ZE:A (pas le nom le plus glamour, surtout quand on sait que c’est le raccourci pour ‘Children of Empire’). Un des membres, Moon Jun Young, a posté quelques commentaires acerbes, alertant sur le mauvais traitement que recevaient les membres de son groupe, ainsi que les idols coréennes de manière générale. Ce qui a particulièrement attiré l’attention du public est le fait qu’il confesse avoir pensé au suicide. On y lit également que leur compagnie leur a fait signer un contrat exclusif de 12 ans (incluant les 2 ans de service militaire), stipulant que 70% des revenus engrangés par les garçons revenaient à la boîte. En gros, débrouillez-vous pour vous partager les 30% restants (ils sont accessoirement 9 membres). Les revenus sont d’ailleurs partagés selon le “taux de participation”. Moon Jun Young a été blessé lors du tournage d’une émission sportive, ne pouvant ainsi participer aux autres activités du groupe = 0 won de revenu. Bien le bonjour. Apparemment, ils sont parvenus à un accord depuis, mais ça ne change rien au fait qu’ils les traîtaient comme des chiens.

Je suis ensuite arrivée sur Youtube, où j’ai regardé un court reportage de la BBC sur la Kpop et les débuts du groupe 9 Muses. De quoi faire froid dans le dos. Déjà, j’aimerais bien que quelqu’un leur donne quelque chose à manger. Leur maigreur est effrayante. Ensuite, tenter d’encourager les gens en leur parlant gentiment peu parfois avoir des effets positifs. Il y a un passage dans le documentaire où elles rencontrent un psychologue qui leur fait passer un test dédié à vérifier leur niveau de dépression, et le médecin est surpris de voir qu’elles étaient toutes plus ou moins dépressives, alors qu’elles étaient censées être positives et pleines d’énergie. Tout le long du reportage, elles ont des cernes à extension et des visages crispés. J’ai fini par arrêter de compter le nombre de fois qu’elles pleurent. C’est triste, vraiment. Surtout le dernier commentaire d’une des membres qui dit “Avant de débuter, nous étions humaines Maintenant, il ne nous reste plus aucune humanité.”

Depuis, je réfléchis quelque peu au rôle des fans dans tout cela. Après tout, on est toujours derrière eux, à demander plus, toujours plus. Un nouveau single, un nouvel album, un nouveau concert, un nouvel MV, un nouvel event, etc. On sait qu’ils ont des schedules délirants, mais on ne peut arrêter cette boulimie. On les regarde, on rêve d’une vie de célébrité, et on se cache la réalité : les déplacements harassants, les répétitions interminables, le manque de sommeil et de nourriture, les régimes incessants, la pression de la boîte, la pression des autres membres, les contrats abusifs, le manque d’intimité, l’absence de vie privée, etc. Les fans peuvent devenir des ennemis de premier ordre (cf. les sasaeng fans d’EXO), sans parler des médias qui vous suivent partout et les terribles accidents qui coûtent la vie à certains idols. Il n’y a pas grand-chose à leur envier. Ils ont fait une croix sur leur propre vie, coincés entre le personnage qui a été taillé pour eux et la peur de ne pas réussir.

Demain, en grande supportrice des B1A4, je vais à l’un de leurs events. Mais depuis ce matin, je ne peux m’empêcher de penser à leurs conditions de travail. Ils sont ballotés d’un côté et de l’autre de la mer du Japon (ou de Corée, selon), sans parler de leur tournée mondiale. Ils sont jet-laggés, exténués et nous leur demandons de sourire et de signer 4,000 CD par jour, après 16,000 High Five. Bien que je leur sois reconnaissante de me remonter le moral, entre What’s Going On et Solo Day, je me sens désolée. CNU pleure à chaque fois qu’ils gagnent un prix, la voix de Sandeul ne fait que gagner en puissance, tandis que Baro se plaît à jouer dans des dramas et Jinyoung compose la majorité de leurs morceaux (mais que fait Gongchan ?). Ils donnent l’impression d’être heureux. Mais on ne sait jamais.

우리 비포, 누나가 너무 미안해…

#41

MUSICALEMENT PARLANT

Les derniers temps, j’ai une phase hip-hop coréen. En soi, le « coréen » n’est pas très surprenant, mais je n’écoute habituellement pas de hip-hop. Qu’on me demande ce qu’est le hip-hop, je serais d’ailleurs bien incapable de répondre. Du coup, je pose des questions étranges : « Dis, le rap c’est du hip-hop ? » « Le hip-hop, c’est juste la musique ? Ou la danse et le style vestimentaire avec ? » Bref, newbie en pleine puissance.

Pourquoi j’écoute du hip-hop coréen ? Tout a certainement commencé avec notre bien-aimé GD, Giyongchi. Il allie rap policé (ahein) et folie vestimentaire, c’est un pur délice. Ensuite, il y a les parties de rap de Baro qui m’ont fait sourire, avant d’arriver dans le vif du sujet, avec des artistes comme Dynamic Duo, Primary, Zion T., Dok2, Mad Clown, Verbal Jint, etc. La scène hip-hop/rap coréenne est florissante. Les artistes sont nombreux, les styles variés, il y a vraiment de quoi plaire à tous. Moi qui n’aimais pas vraiment le rap français ni le rap américain, j’ai écouté certaines de ces chansons des dizaines de fois d’affilée.

Mais il faut dire que cette scène se divise en deux grandes catégories : les idols et les non idols. Personnellement, je n’y faisais pas trop attention parce que si j’aime une chanson, je ne me demande pas tant que cela à quoi ressemble la personne qui chante/rap. Cependant, quand tu es dans le métier, j’imagine que les choses sont bien différentes. Quand on parle d’idol, on peut penser à GD qui est finalement produit par l’énorme boîte qu’est la YG. En ce cas, est-ce que Epik High (et donc Tablo) sont des idols ? Certainement.

Les derniers temps, c’est apparemment la mode de sortir de nouveaux groupes d’idols hip-hop. Fini le temps des 2AM et des balades doucereuses ? En tout cas, le hip-hop est de retour sur la scène : GOT7, BAP, BtoB, Block B, BTS… Personnellement, j’ai un penchant pour Block B et BTS. Ce sont deux groupes certes jeunes mais punchy, avec des rappeurs qui écrivent les paroles et produisent certains des morceaux. En dehors de cela, j’aime beaucoup la folie des MV de Block B et les chorégraphies de BTS. Ils ont chacun leur personnalité, leur « goût » comme on dit par ici. Alors certes, ils ont des images taillées sur mesure avec une tonne et demi de maquillage, mais ça ne les empêche pas de faire de la musique de qualité.

Mais ce n’est pas de l’avis de tous. J’ai lu quelques articles concernant le diss dans le milieu du hip-hop coréen, et il faut le dire, ça balance ! Les indépendants entre eux, déjà, c’est un beau bordel. Entre les sexistes, les homophobes, les racistes et les rageux, bon. J’aimais beaucoup ‘Would You’ de Swings, en duo avec Seo In Guk (ahuuu), mais depuis que j’ai lu à quel point il condensait toutes ces merveilleuses qualités, j’ai déchanté. Et ce n’est qu’un parmi tant d’autres. Il y a récemment eu une histoire assez suprenante d’un groupe de rookies qui a décidé d’écrire une chanson sur Bom, une des membres de 2NE1. Pour faire court, la douane coréenne a retrouvé des amphétamines dans un colis adressé à Bom. Officiellement, c’est un traitement américain contre la dépression, mais les amphétamines sont interdits en Corée, quelle qu’en soit la forme. Du coup, c’était le grand drame : Bom prend de la drogue !!! Et ce groupe de rookies sort une chanson assez osée visant très clairement Bom, son amour pour la chirurgie esthétique et les pilules interdites. Ce qui a entraîné une très importante mobilisation des fans de 2NE1, etc. Le grand bordel. Comme j’ai un (gros) faible pour BTS, je suis allée regarder si des choses avaient été dites à leur propos (c’était chose sure) et je suis tombée sur une vidéo de B Free faisant des commentaires quelques peu épicés aux deux rappeurs principaux du groupe. Ils ont dû passer une excellente soirée…

Il est vrai que l’idée d’avoir des idols faisant du hip-hop est bizarre. Quand on sait que le rap a commencé aux Etats-Unis dans les ghettos noirs, on a un peu de mal à voir comment des gamins fardés pourraient en faire. Gio m’a d’ailleurs dit que certaines personnes n’aimaient pas le fait que d’autres que des membres de la communauté afro-américaine fassent du rap. J’imagine que ça doit être particulièrement le cas pour ces Asiatiques qui n’ont jamais galéré. Personnellement, je trouvais ça amusant au début. Après les rimes salées de “Gravé dans la Roche” (oui, mes références sont lointaines et très floues), écouter des adolescents rapés à propos de leur premier amour, c’est drôle. Mais en même temps, ça ne les empêche pas d’avoir du talent. Entre Rap Monster (nom stupide mais talentueux) et Zico, je pense que nos jeunes groupes ont un bel avenir devant eux. Parfois, j’aimerais vraiment dire aux gens que non, la Corée ne s’arrête pas à Girls Generation et Super Junior, qu’il y a d’autres versants plus groovy et intéressants à découvrir derrière les chorégraphies plus ou moins sexy et les décors pop-acidulée. Il en est d’ailleurs de même pour le Japon, bien que je connaisse moins la scène hip-hop japonaise. L’autre jour, nous sommes allés à un festival et il y avait un groupe de Hip-Hop japonais super funky, Keitsumeishi, qui nous ont bien fait rire et danser. Il y a M-Flo aussi, relativement connu, surtout pour Verbal (Rap Monster disait d’ailleurs qu’il souhaité collaborer avec eux un jour). Bien sûr, leurs chansons n’ont pas le côté “pamphlet socio-politique” que les premières chansons de rap avaient au départ, avant la perdition dans le bling bling Candy Shop. Ce n’est pas comme s’ils sortaient de Brooklyn. Mais certaines chansons ont de la profondeur. La raison pour laquelle j’aime tant BTS est que leurs premières chansons parlaient de la jeunesse en Corée et du fait qu’on force les gamins à étudier sans qu’ils aient le moindre rêve, quitte à écraser leurs amis, histoire d’entrer dans une bonne université (N.O.). Chaque pays à ses problèmes. Peut-être qu’un rappeur japonais pourrait écrire une chanson sur le taux de suicide local, ça pourrait être intéressant *instant morbide* !

BREF, j’aimerais vraiment que plus de gens écoutent ces artistes. Et qu’on ne s’arrête pas au fait que certains sont des “idols”, parce que ça ne suffit pas à définir tous ces rappeurs. Du coup, je vous offre une petite liste des chansons que j’aime les derniers temps ! ENJOY !

***

Primary : See Through

Zion T. : Click me

GD : Crooked

Loco : 감아 (Hold Me Tight)

Mad Clown : Without You(견딜만해) (Feat. Hyolyn(효린)

Block B : Her

BTS : Let Me Know

Epik High : Run

Yong Junhyun : Flower

Illinit : One life

Double K : 놈 (Feat. Jay Park)

Dynamic Duo : BAAAM

Dok2 : On my way

***

PS : j’ai lu d’autres articles, et la scène Hip-Hop en Corée, c’est VRAIMENT le bordel !

#37

COREE -2-

Il y a plusieurs choses qui sont intéressantes ou amusantes en Corée. L’une d’entre elles est cette espèce de culture du « couple ». Au Japon, énormément de choses sont faites pour les personnes seules : le karaoké, les restaurants, etc. Par contre, si vous êtes seuls en Corée, gare au profond sentiment de solitude qui risque de vous assaillir.

Il suffit par exemple de considérer la taille des bingsu. Le bingsu est une version ++ du カキ氷 (kaki-gôri, glace pilée) japonais. Il est généralement surmonté d’une tonne et demi de fruits et de pâte de haricot rouge, donnant une montagne sucrée mettant à l’épreuve votre estomac. J’en ai mangé un avec Yonghyun et un avec Constance, et je peux vous assurer qu’il est tout à fait impossible de le finir seul. En dehors de cela, il est difficile d’aller manger un barbecue seul, tout comme il semblerait assez étrange d’aller au cinéma seul. Vous me direz, vous pouvez faire ça avec vos amis, sans vous prendre la tête. Mais les couples sont PARTOUT dans ce pays ! Et ils sont plus ou moins adorables, selon leur humeur.

Ainsi, nous avons pu assister à des jetetienslamaindanslarue, des bisous, des câlins, des « oppaaaaa » tonitruants, des petits mots doux, etc. Un jour, nous étions dans une station de métro, et soudainement le couple devant nous a décidé qu’il était l’heure de se faire un méga câlin. Une autre fois, nous étions en train de manger, et le couple à côté de nous a commencé à s’embrasser, mode ‘fire’ enclenché. Pourquoi pas. Nous avons également assisté à des scènes un peu moins sympathiques, avec des couples en crise. La première fois, nous étions dans ce même restaurant où le couple sur notre droite s’embrassait avec passion. De l’autre côté s’est assise une demoiselle qui ressemblait fort à Bom de par sa plasticité (au sens ‘plastique’ du terme). Elle a commencé à préparer les couverts, a commandé la viande et ce qui allait avec. Après 15min, toujours pas de petit ami. Elle a donc commencé à griller la viande dans son coin et a mangé la moitié du plat. Encore 15min, et toujours pas de petit ami. Un coup de fil finit par arriver alors qu’elle est en train de s’enfourner une plâtrée de piments (et tousse, parce que ouais, ça arrache). « Oppaaaaa, tu es où ? Devant *** ? C’est juste à côté alors ! Dépêche-toi de venir ! Je t’attends à ***. » Il faudra encore 30min à Oppaaaaa pour arriver jusque là, provoquant l’ire de la donzelle en détresse. A ce point du repas, elle avait fini les 3/4 de la viande et était en train de poignarder son bibimbab (yum) à coups de cuillère. Ce fut impressionnant. Personnellement, je n’aurais pas aimé être à la place du gars qui a du expliquer pourquoi il était si en retard. Un autre couple, croisé dans la rue, était aussi relativement surprenant. On marchait tranquillement quand tout à coup, on entend un bruit sourd. Un portable et un porte-monnaie était tombé par terre. Le propriétaire des objets les regardait d’un air abasourdi. C’est là qu’on s’est rendu compte que sa petite amie les avait sortis de son sac et les avait jetés par terre, avec rage, avant de s’éloigner à grands pas. Venant du Japon, c’était vraiment étrange de voir un couple se disputer en public. Le jeune homme a rattrapé sa demoiselle, lui a attrapé le poignet avant de la plaquer contre un arbre (ouuuh) et de tenter de s’expliquer. C’est hot, very hot, dans ce pays !

De manière plus générale, les Coréens sont bien meilleurs à exprimer leurs sentiments que les Japonais, même si cela peut surprendre et parfois agacer. Il n’y a pas de doute quant au fait que ce sont les Latins d’Asie. Ils sont assez impulsifs et directs. Parfois, ils le sont même un peu trop. Ils sont aussi bavards, posent des questions que l’on peut juger personnelle (venant du Japon), touchent les gens,…

Ce qui, personnellement, me déplaît le plus, est le fait que les vendeuses dans les boutiques vous collent. Elles sont à quelques centimètres de vous et regardent tous vos gestes. Elles vous proposent des produits qui iraient bien avec ceux que vous avez déjà choisis, vous posent des questions, vous font essayer mille choses. Ca pourrait être agréable, mais elles sont si insistantes que ça en devient pesant. Seulement, c’est difficile de leur dire que l’on n’a pas besoin d’aide poliment, surtout quand on ne parle pas la langue, et que la personne en face ne maîtrise pas vraiment l’anglais.

Bref, les Coréens sont des êtres surprenants, positivement. Ce fut un réel bol d’air que de pouvoir voir des gens rire, crier, se chamailler, s’amuser sans avoir besoin de faire attention au bruit qu’ils peuvent faire. Les gens sont plus spontanés, plus naturels (en dehors de la chirurgie plastique, haha), plus facilement abordables, même si les filles en couple font peur. J’aimerais bien que les Japonais s’ouvrent un peu, même si j’ai vu un nombre assez surprenant de couples se tenir par la main, chose assez peu fréquente auparavant. GO GO JAPAN !

#36

COREE -1-

Après un an et demi d’attente, j’ai posé mon premier pied sur le continent asiatique. Oui, je ne compte pas le Japon, puisque le Japon est un magnifique archipel, détaché du continent, les deux pieds dans l’eau, avec une mentalité d’insulaire. Bref. J’ai donc atterri avec émotion à l’aéroport international d’Incheon. Mais avant d’en arriver là, il faut dire qu’on a un peu souffert…

Tout commence à 6h du matin. Nous avions prévu de partir à 7h, il fallait donc se lever de bon heure pour tenter de ressembler à quelque chose et finir les bagages. 6h30, je n’entends rien du côté de ma colocataire italienne. Je toque donc à sa porte. Bingo, elle dormait encore. Elle se met donc doucement en marche. A 7h, je retourne toquer à sa porte, fin prête, ma micro-valise (j’ai fait des efforts) à la main. Elle passe la tête par la porte et me demande si on peut partir 15 minutes plus tard, le temps de s’épiler. Parce que tu t’épiles à 7h le matin, juste avant de prendre un avion ? Bon, pourquoi pas. Mais je commence à me sentir un peu fébrile. 7h15, toujours pas de Gio. Je lui dis donc que je vais passer au Family Mart acheter un petit déjeuner (pour ne pas mourir dans le bus) et un petit démaquillant. On se donne rendez-vous devant le combini. Quand je sors du Family Mart, toujours pas de Gio. Je commence à être sérieusement agacée et lui envoie un message disant que je vais recharger mon pass de transport et que je l’attends directement dans la station. Elle finit par arriver à 7h30 passés, m’expliquant qu’elle avait oublier de remettre son téléphone japonais sur vibreur. Je regarde l’heure et me dis que c’est cuit, le bus de 8h10 partira sans nous. Nous arrivons à la gare de Tokyo et nous perdons dans les souterrains. Naturellement. Donc oui, effectivement, pas de bus pour nous. Nous nous rabattons donc sur la solution « train ». Nous traversons intégralement la station pour tenter d’attraper le train de 8h15. Epic fail, again. Je m’accroupis sur le quai, en nage, avec l’envie irrépressible de hurler sur ma colocataire. Mais ce n’était pas fini ! Gio met la main dans son sac et se redresse soudain, l’air inquiète. « Je crois que je n’ai pas mon passeport… » Tu n’as pas QUOI ?! Ayant l’habitude de voyage au Japon, elle avait totalement perdu l’habitude de prendre son passeport et s’apprêtait à partir en Corée avec sa carte de résident. NO WAY. Je mets ma tête entre mes mains, exaspérée. On décide finalement que je prendrai le prochain train (Narita Express : 3,000y) pour arriver la première à l’aéroport et négocier un peu au guichet pour qu’ils attendent Gio. Gio attrape un taxi, prend son passeport, et arrive miraculeusement à monter dans le train suivant, qui l’a fait arriver à 9h56 à l’aéroport. Naturellement, l’enregistrement se termine à 9h55. Je supplie donc la dame au guichet d’attendre quelques minutes pour Gio. Elle me dit qu’elle fera son possible mais qu’elle ne peut rien promettre, et qu’en attendant, je dois passer la douane et aller attendre l’avion avec les autres. Au bout d’un moment, Gio ne répond plus à mes textos. Je ne sais plus trop quoi penser. Est-elle toujours en train de négocier ? A-t-elle passé la douane ? Doit-elle prendre le prochain avion ? Mais voilà Gio qui arrive, les joues rouges, en sueur, accompagnée de la petite dame du guichet qui lui a répété 3 fois qu’il faut qu’elle arrive plus tôt la prochaine fois.

Une fois assise dans l’avion (que ces avions sont petits !), je me rends compte que pour la première fois de ma vie, je vais dans un pays où je ne comprends pas vraiment la langue et où, surtout, je ne sais pas communiquer. C’est bien beau de comprendre les questions que l’on vous pose, encore faut-il savoir y répondre ! A l’atterrissage, je me mets donc à penser à toutes ces potentielles situations inconfortables où quelqu’un me parlerait et où je serais dans l’incapacité technique de répondre. Tétanisée.

L’aéroport, contrairement à ce qui était le cas il y a plusieurs dizaines d’années (selon mes parents), ne sent pas l’ail tant que ça. Il y a une vague odeur de kimchi qui traîne, mais sans plus. Incheon est propre et accueillant, bien que l’absence de washlet me rappelle que l’on ne se trouve plus au Japon. Nous attrapons le train qui nous mène directement à Hongdae et sortons par la fameuse sortie 9. Et là, c’est amusant. Les rues font un peu penser au Japon, mais en plus animé. Il y a des petits buibui, des vendeurs de rue, des étudiants qui chahutent, de la musique, des magasins,… Les odeurs de nourriture viennent nous ouvrir l’appétit tandis que nous tentons de nous orienter dans ce joyeux désordre. La guesthouse n’est pas bien loin, mais il faut gravir des rues escarpées. Il faut chaud et humide, comme toujours. Nous arrions en sueur (again) à la guesthouse, où la jeune femme qui nous accueille ne nous donne que les clés, sans vraiment nous expliquer le fonctionnement de la maison. La chambre est cependant propre, climatisée, avec des lits confortables (TRES important). Nous la partageons avec une Française et une Japonaise.

Nous décidons qu’avant toute chose, il faut prendre une douche. Alors, les douches, haha. C’est un grand carré, avec quatre douches séparées par des rideaux de douche. Si vous ne fermez pas ces rideaux, c’est une énorme douche publique. Pour les grands adeptes de l’intimitéquandjemelave, c’est assez moyen, mais on fera avec.

Une fois propre, nous repartons à l’aventure, pour découvrir le quartier. Hongdae est un quartier peuplé d’étudiants, avec des restaurants, des bars, des boutiques de vêtements, de cosmétiques et d’accessoires. Il y a des gens partout, qui discutent, boivent, jouent de la guitare, chantent, se chamaillent, etc. Ca a cet air cozy qui vous rassure lorsque vous arrivez dans un pays étranger et que vous plissez les yeux pour tenter de lire les enseignes. Notre balade nous mène dans la rue principale, où nous nous asseyons quelques minutes pour déguster un frozen yogurt (Okinawaaaaa). Après notre balade, nous retrouvons Constance pour aller dîner. Au menu : 떡볶이(ttokbokki), des morceaux de galette de riz et des légumes, des épices et une portion de ramen par dessus. Ca me pique le haut de la lèvre, mais j’accepte le défi ! Et mon estomac survit ! (J’ai des photos à l’appui, mais pour le moment, mon ordinateur étant mort, j’attends de recevoir mon nouveau bébé -gheu- pour uploader le tout). Après cela, nous nous dirigeons vers un bar pour boire une bière (Hoegarden représente) et finir notre journée en douceur. Tous ces événements ont naturellement eu raison de mon endurance et je me suis écroulée dans mon lit, oubliant tous les problèmes de sommeil que je pouvais avoir.

Et c’est ainsi que s’acheva mon premier jour au pays de la KPOP (racisme minimaliste). C’est d’ailleurs fort agréable de passer dans les rues et de pouvoir chanter du SHINee et du BigBang. La Corée a des airs de Japon mais s’en éloigne rapidement. Parfois, on est un peu dépaysagé, parfois pas. Il y a tant à raconter que je ne sais même pas par où commencer. Mais ça, ce sera pour un prochain épisode (wouhou) !

A la bonne vôtre, les enfants !

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La Corée a Zoom Zoom My Heart Like A Loquette… ❤